GrosBill ? Pas de bol !

Après-midi éprouvante... une course à faire chez GrosBill, les magasins d'informatique à Paris en général c'est bondé, mais c'est raisonnablement rapide pour être servi. On y va, organisation peu claire, y'a-t'il 3, 4 ou 5 files d'attente ? C'était 5, j'en choisis une... un gros quart d'heure après, j'arrive enfin au vendeur... et je ne trouve plus ma carte bleue, dommage ! Evidemment une fois à l'extérieur du magasin, je remet la main dessus, choix d'une autre file d'attente pour ne pas avoir l'air trop bête. Dans cette file là, je retrouve deux personnes qui taillaient la bavette avec le patron du magasin quand je suis arrivé (un quart d'heure auparavant) et qui maintenant lui font signe comme quoi un quart d'heure d'attente ça commence à peser. Et ils vont encore y rester dix bonnes minutes. Repoireautage pour moi, et miracle, seulement 15 minutes après le début de ma deuxième attente, une caisse s'ouvre et je peux acheter ce que j'étais venu chercher. Enfin, acheter est un bien grand mot, mon argent a été encaissé, et j'ai le droit de me présenter au fond à gauche du magasin où on va me remettre mon bien.

10 minutes.

30 minutes.

40 minutes.

1 heure.

1 heure 30, nous sommes une cinquantaine à attendre nos colis, répartis sur une surface de 25m² à peu près. Les achats arrivent au compte goutte dans un ordre très lâchement lié à celui du passage des clients en caisse. La climatisation alterne le chaud et le froid, je m'endors à moitié, les clients sont de bonnes pâtes, les employés générant le minimum d'activité pour pouvoir contrer tout reproche.

2 heures, une accalmie, nous ne sommes plus qu'une vingtaine à attendre, il n'y a plus d'achats à distribuer, je m'approche pour demander si mes achats n'auraient pas été oubliés, et on va me chercher l'article qui est à moi depuis 2 heures quelque part, certainement pas celui prévu au départ.

Bilan, 2 heures et demi pour acheter une boîte en carton sans tergiverser... moi qui croyait aller chez des professionnels de la vente ! Le plus irritant dans tout ça, c'est l'attitude du patron, qui prenait ses équipes en photo, faisait le beau avec ses imprimantes, faire vendre, faire vendre. Quand les files d'attentes s'allongeait devant les vendeurs, ils ont ouverts des caisses : grave erreur, le goulet d'étranglement, c'est le retrait de ses biens, pas la vente en elle-même. Du coup, la partie la plus lente dans le processus d'achat était encore plus surchargée.

Dans l'industrie, le type qui met en place cette stratégie, c'est la porte direct, degré 0 de la compétence. Mais là on s'en fout, on fait vendre, comble de la malhonnêteté, on vous fait payer sans que vous ayez votre bien : si vous ralez trop au bout de 2 heures parce que vous n'avez toujours pas vu la couleur de votre argent et que vous menacez de demander le remboursement, on fait un effort et miraculeusement en 2 minutes on vous donne votre propriété. C'est vil, c'est le capitalisme, c'est libertarien : pousser à ses limites le contrat pour un petit profit égoïste et irrespectueux de l'autre.