Je n'aime pas le printemps

Le printemps c'est la mauvaise saison. Dès que le vent se lève un peu, c'est la grande migration du pollen. Dès que le soleil sort du nuage, il fait trop chaud. Quand le nuage revient, il faut se couvrir. Alors c'est le retour de la rhinite, de la fatigue, des petites céphalées. Le printemps c'est aussi l'éveil de tous ces animaux qui ont hiberné, et en région parisienne une espèce est particulièrement bien représentée : le motard. Plus que l'hirondelle qui a depuis longtemps abandonné l'idée de passer dire bonjour à Mickey dans son palais de carton pâte, c'est le motard qui annonce le retour du printemps. Par le vrombissement du quatre-temps, le bruit du radar qui siffle parce qu'il grille ses condensateurs, le motard marque les beaux jours avec cette vigueur pétaradante qui lui est coutumière. En même temps, vu que le motard est réveillé, nul doute que les motardeaux (les mouflets du motard, aussi connu sous le nom de scooteux) tardent à commencer la saison des grands prix. Ah les courses effrénées, l'ivresse de rouler à 60 dans les petites rues en faisant un maximum de bruit ! Les dépassements laborieux, le cri du faux frein de compétition qui souffre le martyr pour la bonne cause ! Non vraiment le printemps...