Le Vrai Cancer de la France : la Mentalité

Etonnant article de Michel de Guilhermier, d'habitude posé et rationnel, sur la mentalité de la sous-race des employés. Il dit par exemple : "très peu d'employés veulent maintenant partager l'esprit entrepreneurial et se consacrer à 100% aux défis de l'entreprise, en sacrifiant certaines choses", étant sous-entendu qu'à New-York, c'était l'inverse. Alors, où est cette différence de mentalité ? Dans le fait que les français savent qu'à travailler 50 heures par semaine à la fin on est sous-productif ? Dans le fait que s'investir à 100% pour une cause perdue d'avance ou inintéressante est inutile ? Raté. La différence de mentalité est sur la majeure, mais instinctivement on se penche sur la mineure.

L'entrepreneuriat, l'esprit entrepreneurial, les nouveaux venus dans le loto des mots creux, loto qui est devenu à peu près injouable depuis les dernières révolutions. Ces néologismes, avalisés par l'OLF, sont en effet la source de la différence de mentalité.

Entrepreneur : B.1. "personne qui engage des capitaux et utilise une main-d'œuvre salariée en vue d'une production déterminée". Pour cette définition là, quel est l'esprit entrepreunarial à partager ? Engager ses capitaux ? Avoir ses propres salariés ? Engager des capitaux, A. Le Meur, 8 ans quand il a créé Ublog SA, sait ce que c'est, mais on ne lui a pas demandé de le faire en tant que salarié. Ou est-ce qu'il a partagé son esprit en partageant ses salariés ? Il ne semblerait pas. Quelqu'un qui engage ses capitaux est un investisseur, s'il travaille en plus dans l'entreprise, c'est un partenaire. Et ne demandez pas à un salarié d'avoir ses propres salariés... Cette définition d'entrepreneur ne semble donc pas correspondre à notre problème. Passons à la suivante.

Entrepreneur : B.2.a. "personne qui fournit à un tiers, et notamment à une collectivité publique ou à l'État, un produit déterminé, un service". L'entrepreneur, un simple fournisseur ? Où est la fougue chevaleresque ? Où sont les défis ? Alors ?

Entrepreneur : A. rare, vieilli "celui qui entreprend, qui organise". On s'approche... l'entrepreneur, l'übermanager, le guide spirituel, le petit père des employés. Comme l'indique la définition, c'est connoté, très vieille France, c'est ce que Bloïc™ appelle "entrepreneur à l'américaine". On partage l'esprit de faire, l'esprit d'organiser. Faire quoi ? Organiser quoi ? Peu d'importance, c'est l'activité à l'américaine, peu importe l'idée, peu importe la connaissance du secteur, du bruit, de l'écume, il faut que ça mousse. Faire en sorte de partager cet "esprit entrepreneurial" avec ses employés est effectivement une gageure pour qu'ils tombent dans le panneau et se dépassent pour une simple bulle de savon. Le seul défi est en fait que cette bulle n'explose pas, révélant qu'elle ne contenait que du vent...

Comments

1. On Sunday 4 March 2007, 01:17 by karl

Dans une prestation télévisuelle, récemment, vue sur une vidéo, il dit clairement « Les idées ne servent à rien, c'est la réalisation qui est importante. »

J'ai eu un peu froid dans le dos.