L'EPR, dernier espoir de Lhomme

Avec le retour en France (pour les überfrançais, pour les français on appelle ça l'Île-de-France), reviens la lecture de la PQG (la Presse Quotidienne Gratuite), avec les petits nouveaux de chez Bolloré, mais surtout avec les indétrônables 20minutes et Metro. D'ailleurs ce matin (enfin hier), je relisais pour la première fois depuis le retour un Metro, avec dans la partie "tribune libre", Stéphane Lhomme, porte-parole du "réseau" Sortir du Nucléaire. Mon vieux lecteur s'en souvient peut-être, il avait été l'objet d'un post il y a quelques années pour une autre de ses tribunes dans Metro, intitulé "Nucléaire : peste et choléra" si ma mémoire est bonne. Ceux qui ont internet pourront rechercher de leur côté.

Aujourd'hui (hier toujours), notre sophiste se fend donc d'une chronique intitulé "L'EPR, dernier avatar du nucléaire", aussi bien argumentée que la précédente, on sent bien la proximité du festival "juste pour rire". Basée sur la logique de l'insinuation, ce qui évite la présence d'à-propos trop flagrant, on peut quand même y lire des perles comme : "On peut lire ici ou là que l'atome nous protègerait de divers problèmes. [...] Or, le nucléaire ne couvre que 2% de la consommation mondiale d'énergie : une part infime et, nous l'avons vu, en déclin". La partie entre les deux propositions est une interprétation baverezienne de chiffres épars et constats décorrélés, qui ne montre en rien que le nucléaire contribue plus à la production de gaz à effet de serre, que les autres types de production d'électricité basé sur des consommables. On notera aussi le subtil glissement sémantique de la consommation d'électricité à la consommation d'énergie, de plus agrégé au niveau mondial, ce qui a quand même peu de sens. Bref, d'après le raisonnement de "sortir du nucléaire", vu que le nucléaire n'a pas un effet négatif sur le réchauffement climatique, et qu'il représente une part infime de la consommation d'énergie dans le monde, et que dans le monde l'essentiel de l'électricité produite repose encore sur la consommation de produits fossiles (voir par exemple la Chine), alors, il faudrait augmenter la part du nucléaire dans la production d'énergie mondiale. Je vois bien Stéphane Lhomme en VRP d'Alsthom et d'Areva en Afrique pour leur vendre des centrales.

J'avoue néanmoins que Lhomme en commercial n'aurait sans doute pas grande force de conviction, il ressemble plutôt au vieux fou dans l'"Etoile Noire" qui nous annonce la fin du monde : "une catastrophe est toujours possible, et les déchets radioactifs vont durer des millénaires". L'Armaggedon va tomber sur nous, c'est la nature qui toooombe. Une chose est sûre en tout cas pour "sortir du nucléaire", c'est que c'est un "réseau" du Bouchonois : "le bon scientifique, c'est celui qui prédit l'Armaggedon, le mauvais scientifique, c'est celui qui travaille sur le nucléaire".

Comments

1. On Wednesday 9 May 2007, 16:02 by Antinuke

Le raisonnement de Stéphane Lhomme n'est pourtant pas si compliqué, en vous concentrant un peu vous devriez arriver à comprendre : le nucléaire ne couvrant que 2% de la consommation mondiale d'énergie, une part infime et en déclin (7 réacteurs ont fermé au 1er janvier 2007, et ce n'est qu'un début), l'atome n'a (et n'aura) donc quasiment aucun impact sur le climat. CQFD

2. On Wednesday 9 May 2007, 18:23 by Damien B

CQFD ? Vous démontrez quoi exactement ?

Réécrivons votre argument :
"le nucléaire ne couvrant que 2% de la consommation d'énergie, une part infime, il faudrait en augmenter la part pour réduire les émissions des gaz à effet de serre dus à la production d'électricité. CQFD."

Bravo, vous êtes un pro-nucléaire.