Ils sont là au cas où, pour les soirs comme celui-ci. Ces soirs où il pleut, où l'on est seul, où il n'y a rien à la télé. Pas grand chose à faire sinon son sac. C’est la rentrée demain. Ils sont donc là au cas où, pour ces soirs-là. Deux ou trois dvd achetés deux ou trois euros il y a deux ou trois ans. On en choisit un au hasard, un pas trop long, pas trop envie de se coucher tard. « Les invasions barbares » pourquoi pas. 96 minutes.

De ces films dont on a envie de parler après mais dont on ne peut rien dire. Sauf paraphraser. Dont acte. Un de ces films où l’on devient moins con chaque minute - comme les héros dudit film. Un film type « Le temps qu’il reste », trente ou quarante baffes en plus, un héros aussi lucide, des larmes qui ne se retiennent pas cette fois. Et que ça pleure encore rien que d’y penser. Que ça inonderait presque le clavier. Qu’on sait enfin que le truc qui bat à gauche ne sert pas qu’à faire avancer un vélo. Qu’on repense à son grand-père, à sa grand-mère, qu’on a été con à ces moments-là, à se planquer à Clermont-Ferrand ou derrière une étagère à poser. Un film auquel il faudra penser les jours où on est con justement et ils seront encore nombreux ces jours. Un film auquel il faudra penser au moment où il n'en restera plus beaucoup de jours ; le temps où l’on n’aura même plus le temps d’être con.