Zapclub

Péremption

Je ne peux pas avoir 30 ans, je suis bien trop jeune.






Extrait qui ne va pas bien

Ainsi vivaient-ils, eux et leurs amis, dans leurs petits appartements encombrés et sympathiques, avec leurs balades et leurs films, leurs grands repas fraternels, leurs projets merveilleux. Ils n'étaient pas malheureux. Certains bonheurs de vivre, furtifs, évanescents, illuminaient leurs journées. Certains soirs, après avoir dîné, ils hésitaient à se lever de table; ils finissaient une bouteille de vin, grignotaient des noix, allumaient des cigarettes. Certaines nuits, ils ne parvenaient pas à s'endormir, et, à moitié assis, calés contre les oreillers, un cendrier entre eux, ils parlaient jusqu'au matin. Certains jours, ils se promenaient en bavardant pendant des heures entières. Ils se regardaient en souriant dans les glaces des devantures. Il leur semblait que tout était parfait; ils marchaient librement, leurs mouvements étaient déliés, le temps ne semblait plus les atteindre. Il leur suffisait d'être là, dans la rue, un jour de froid sec, de grand vent, chaudement vêtus, à la tombée du jour, se dirigeant sans hâte, mais d'un bon pas, vers une demeure amie, pour que le moindre de leurs gestes - allumer une cigarette, acheter un cornet de marrons chauds, se faufiler dans la cohue d'une sortie de gare - leur apparaisse comme l'expression évidente, immédiate, d'un bonheur inépuisable.


Georges Pérec, Les Choses

Repairage (suite)

Trouvés à 100 petits mètres du taudis un Franprix, un Ed et une boutique de bricolage : le mode survie à commencer.