Saturday 5 November 2005

La Chine, méfiez-vous des contrefaçons

La Chine, nouvel Eldorado, 10% de croissance par an... depuis plus de 20 ans. Comment ne pas être les maîtres du monde après toute cette croissance ? C'est simple, il faut partir de très bas, un grand bon en avant et deux ou trois autres événements aussi anecdotiques suffiront. La Chine donc, il suffit d'ouvrir ses oreilles, ça explose, c'est LE marché, c'est le présent, c'est l'avenir. Ami entrepreneur bronzé, tu sais où tu as le devoir d'aller. Bon, c'est aussi un peu le passé, mais nul n'a le droit de présenter la Chine sous un point de vue économique défavorable de nos jours. Quoique, certains se le permettent, mais cela arrive dans des médias à diffusion de portée relativement restreinte.

Ce pays merveilleux donc, où il suffirait d'un peu de sueur, et tel un rêve capitalise, une armée de main d'oeuvre de bonne humeur, compétente et sous-payée se ruerait pour augmenter vos profits. Si si, ne riez pas, c'est vraiment décrit comme ça... enfin je ne sais pas si c'est décrit comme ça, mais apparemment de nombreuses personnes pensent que ça se passe comme ça chez Mc Jintao. L'information de base n'est évidemment pas loin pour ceux qui cherchent un peu. Ayant assisté récemment à une présentation sur les difficultés, besoins, atouts et conseils des PME désirant s'installer en Chine, il est intéressant de faire un petit tour sur quelques clichés évoqués lors de cette réunion, et d'autres parmi ceux qui s'installent dans le coin. Certains de ces clichés viennent de l'effet de mode actuel, d'autres viennent tout simplement d'une méconnaissance avancée de l'exterême-orient, où chinois, cambodgiens, vietnamiens, japonais, coréens, etc. se retrouvent dans le même panier.

Un pays qui vous accueille à bras ouverts
La Chine aime les capitaux étrangers, c'est certain. Mais tout le monde n'y est pas le bienvenu : noir, japonais, malaisien, indien d'Inde, ne pas espérer de quelconques faveurs, le tout restera à un niveau strictement commercial, pour le reste passe ton chemin.
Le pays où le travail est moins cher
Souvent, les entrepreneurs qui s'installent dans les grands centres économiques espèrent payer les employés comme dans la campagne chinoise. Ca ne fonctionne pas comme ça évidemment, et la surprise peut être importante.
Un marché énorme ! 1,3 milliards de personnes !
Cela varie selon les études, mais pour les entreprises étrangères, le marché accessible se situe aux alentours de 200 millions de personnes, le reste de la population étant trop pauvre ou privée de moyens de communications suffisants. Ce marché est en plus réparti sur grosso-modo toute la côte est, plus des zones dans les terres, sur lequel il vaut mieux manipuler plusieurs langues (mandarin et cantonais si on veut toucher le sud)... et ce marché est régionalisé (non, pas le Népal, le Ningxia, le Sichuan ou toutes ces autres régions de pauvres). Une Chine unifiée, mais pas une Chine uniforme.
Le chinois, une bête de travail !
Le chinois avant d'être une bête (de travail ou autre) est un humain. Il n'est pas comme l'américain qui travaille 70 heures par semaine (pour quelle productivité ?), summum de la réussite sociale, ni comme le français qui travaille 35 heures (d'ailleurs j'attends qu'on me présente un français aux 35 heures à qui on paye ses heures sup'). La législation chinoise est à 40 heures par semaines et trois semaines de congés payés. Sauf que 40 heures par semaine, le chinois met volontiers les pauses dedans. Et les siestes, c'est sacré les siestes. Et les trajets aussi quand ça l'arrange.
Le chinois, un employé modèle
Différence de mentalité, de culture, de je ne sais pas encore bien quoi, mais le chinois n'en a à peu près rien à faire de la qualité de son travail. C'est assez hallucinant. Le chinois aime déclarer avec un sourire à la Wallace une tâche "finie", quand nous déclarons que la première passe est faite. En conséquence la confiance a du mal à s'installer, et la nécessité du contremaître constamment sur le dos des autres se fait sentir.
Je vais être le premier sur le marché !
A cela deux réponses possibles : le marché n'est pas mûr et les vrais premiers se sont bananés et ne sont plus là, ou l'étude de marché est insuffisante.
La Chine c'est la flexibilité du marché de l'emploi, ça ne peut-être que bien !
C'est bien quand on se base sur le modèle (dépassé ?) de l'entreprise à la française, avec un patron qui met les mains dans le cambouis, envers qui les salariés éprouvent un certain engagement, une certaine fidélité. Ici rien de tout ça, c'est une relation employeur/employé beaucoup plus libérale : le salarié peut gagner 10 euros de plus ailleurs, il part et n'effectue pas son préavis. Le salarié n'apprécie pas les lenteurs administratives, il s'en va. C'est un excellent élément ? Et bien il va falloir se battre pour le garder, dès qu'il a conscience de sa valeur, il fait monter les enchères... quand il y a enchère. Le salarié chinois a tendance à penser qu'il n'a pas de compte à rendre à son patron, surtout quand celui-ci est étranger. C'est très flexible, mais ça ne correspond pas au modèle culpabilisant et avilissant en vogue à l'heure actuelle ; un modèle auquel on n'est pas habitué. Est-ce mieux ? Je n'en suis pas sûr.
La Chine, plaque tournante du commerce, il faut y être !
Il y a du volume c'est indéniable. Shanghaï est en train de devenir (si ce n'est déjà fait) le premier port de commerce du monde. Des milliers de containers chargés de produits manufacturés de qualité inférieure sont expédiés tous les jours. Et même si dans le port d'Amsterdam y'a les marins qui dansent au son de l'accordéon rance, dans le port de Shanghaï y'a les marins qui s'ennuient au bruit du roulis. Un port sans âme.
1,3 milliards d'employés potentiels ! Le recrutement facile !
Effectivement, si vous voulez recrutez des agriculteurs, vous êtes dans le bon pays. Maintenant si vous espérez trouver Barbarella en bac+5 avec 10 ans d'expérience, bilingue chinois/anglais, ça devient très difficile. D'abord parce que Barbarella n'est pas bridée, et qu'avec 10 ans d'expérience elle n'est déjà plus dans sa première jeunesse. Et il y a d'autre raisons à celà. Tout d'abord un système universitaire qui est encore en phase de rémission par rapport à la révolution culturelle, et qui au passage a perdu une bonne trentaine d'années au niveau pédagogie et équipements. Le système d'envoi d'étudiants à l'étranger, avec ceux-ci qui reviennent, est encore relativement récent : ne pas espérer de trouver de chinois de Chine ayant étudié à l'étranger il y a plus de 7 ou 8 ans. La population d'employés potentiels est donc restreinte aux zones avec de l'enseignement supérieur, et avec des personnes plutôt jeunes, issue de la génération des petits empereurs. En terme de positionnement, ils sont en tout cas loin d'être des seniors, et en terme de travail en équipe, ce n'est pas la panacée que de n'avoir que des enfants uniques.
Je vais m'installer et ça va exploser !
Selon les probabilités actuelles : non. Compter entre deux ans et trois ans pour un retour sur investissement, même en optant pour la formule la moins chère pour la forme de société. Il faut compter le temps d'établir les premières relations commerciales : le chinois fait confiance a posteriori, les autres entreprises attendent des prix à un tarif chinois qu'il sera bien difficile de fournir dans un premier temps. Et n'oubliez pas le temps passé dans les administrations, la valse des tampons ne vous fera plus rien à la fin.
Les français sont la deuxième communauté étrangère à Shanghaï, je vais pouvoir profiter de relations et d'expériences !
La population française est bien la deuxième population étrangère de Shanghaï en nombre, mais ça n'est pas une communauté. Sortons dix secondes du modèle bucolique de l'expatrié à la Libé, et vous aurez non pas l'expatrié, mais les expatriés français : étudiants en stages, vieux routards de la Chine, les expats packagés, ceux qui viennent pour le pays, ceux qui viennent pour le business et les deux ou trois "l'herbe est plus verte" attirés par le reportage de Capital. Le français qui vient pour le business est très souvent représentatif de l'expat über-français : il a tout compris, son point de vue est LE bon, il n'a de conseil à recevoir de personne, et il est bien content d'être parti de ce pays d'abrutis qui se complaisent dans les 35 heures, dernier barreau enlevé sur l'échelle de la France qui toooooooooooombeut. Bref, toute tentative de collaboration, de mutualisation des efforts est un aveu de faiblesse. N'espérez même pas compter sur la préférence compatriotique, si un allemand lui propose le même service pour 10 centimes de moins, il n'hésitera pas à vous poignarder dans le dos (rappelez-vous qu'il a compris, lui). Evidemment l'allemand, lui, mutualise et fait jouer d'abord le réseau des compatriotes avant d'aller voir ailleurs : ils n'ont sans doute pas compris.

La Chine ça n'est pas vraiment le Club Med, ni même le bonheur si je veux. Pour celui qui veut toujours venir, été comme hiver il faudra sortir la paire de gants et mettre les mains là où ça tâche (non, pas dans le gros rouge !), et tenir bon.

Le pays où même les grues sont aux 40 heures

Thursday 3 November 2005

- Papa, le bâteau il est pas assez grand ! - C'est pas grave fiston, on va rajouter un étage

Wednesday 2 November 2005

Sans légende

Sunday 30 October 2005

Léon te voilà enfin ! Tu vois bien que c'était les mêmes !

[Listening to: Ucraine - Goddess in the Morning - Goddess in the Morning (4:00)]

Le pays qu'il vaut mieux voir en ombres chinoises

Friday 28 October 2005

Commandant de bord ISO 9002

Thursday 27 October 2005

La qualité ISO 9002

Wednesday 26 October 2005

Au suivant...

Tuesday 25 October 2005

- Et là elle lui dit "200" - nooooon, déconne ! - sans blague, je te jure

Sunday 23 October 2005

Que la vie c'est pas du bateau, et qu'on fera pas de vieux os

Saturday 22 October 2005

Hé ! Ca cocotte là dedans

Thursday 20 October 2005

Etre un manager, c'est avant tout une question d'attitude

Wednesday 19 October 2005

En avant camarade, l'avenir te sourit

Saturday 1 October 2005

Instant suprême

Je mange du Saint-Nectaire fermier.

Tuesday 27 September 2005

Avis aux vélocipédistes (2)

Malgré l'échec cuisant du premier post du nom, je persiste. C'est mon blog, je poste ce que je veux. La suite donc, le trajet retour, de nuit. Et bande de petits veinards, j'ai raté le déclenchement, ça ne dure donc que 5 petites minutes.

Sunday 25 September 2005

Avis aux vélocipédistes (non, ça n'est pas sexuel)

Shanghaï est une belle ville, nul besoin de casque, bandes réfléchissantes ou autre prothèse pour circuler à vélo. La démonstration ci-dessous en images animés avec du vrai son qui buzze.

Et si après vous avez un peu de temps, allez lire le compte-rendu que fait Marieke d'une conférence d'Eric Meyer à propos de son dernier livre qui traite du vélo en Chine.

Monday 12 September 2005

Désaccord

Trouvé chez François Granger un gadget : feedmap. Ca fonctionne comme GeoURL, on met dans des balises (site ou fil d'ailleurs) ses coordonnées, et il en fait quelques corrélations. Le "plus produit" par rapport à GeoURL est l'affichage d'un petit plan (Oooooh), tiré des Nouvelles Technologies ®Microsoft. Malheureusement, ®Microsoft ne donne nulle part l'accès à ses plans de Chine, et de toute façon ®Microsoft Terre Virtuelle ne fonctionne que sous ®Microsoft Internet Explorer (toi aussi explore le Web : sors ta torche, ton coutelas et Internet Explorer). Donc... un petit tour sur Multimap et le tour est joué. Enfin presque... les deux services ne sont pas d'accord sur les coordonnées. Ca se joue à un pouillième, mais je me retrouve du mauvais côté de la voie rapide. A part ça, on continue de cartographier Mars, ça a l'air de poser moins de problèmes.

Saturday 10 September 2005

L'eau de dda

Découverte aujourd'hui dans une épicerie 24h/24, dda (aka Métro 地铁), a son eau ! J'étais estomaqué. Evidemment on voit tout de suite le dilemne cornélien quand au choix de la marque : bwahaha, mwahaha ? Finalement, une solution de compromis : wahaha. Belle inspiration !

Tuesday 9 August 2005

Je suis là !

Non seulement je ne poste pas, mais en plus je ne répond pas aux emails... pas terrible. Et comme le mail en question pose des questions, auxquelles je ne donne pas de réponses (normal, c'est son boulot), ça va me faire un post à pas cher. Dans la suite je ne parlerais que de Champ Aïl, cette ville qui nous accueille depuis plus de cinq mois.

Comment c'est beau ?
C'est beau comme un camion. Shanghaï c'est un peu une Jacky-ville, de beaux grattes-ciels scintillants, construits sur du sable. Je ne parle pas des fondations des dits grattes-ciel, mais des fondations de la ville en face de son expansion. D'une part le foncier : maison existantes avec du ciment sans ciment, réseau sanitaire... euh... station de traitements des eaux toute neuve, dommage que le réseau d'acheminement soit loin derrière, des techniques de maçonnerie et de décoration, enfin, techniques, enfin passons... le tout fignolé avec la Chinese Touch : si un aveugle myope ne voit pas de défaut à 30 mètres de distance dans la pénombre, c'est que la qualité est tout à fait satisfaisante. D'autre part, l'humain : on a beau être dans une des villes les plus riches de Chine, ça n'empêche pas les gens de faire la cuisine et la vaisselle dans la rue, d'y mettre les poubelles non fermées aussi, enfin bon, on s'habitue à tout. On va dire que je suis mauvaise langue, il y a les monuments, les antiquités... enfin ce qui reste des années communistes et des souvenirs emportés par les taïwanais quand ils ont pris la poudre d'escampette.
Comment c'est grand ?
Il faudrait qu'on sorte de la ville pour voir :-) Euh, de notre quartier ce serait déjà un premier bon point. Bonne idée ça.
Comment c'est jaune ?
Comme le fleuve du même nom, gris. Ils ont dû régler leur problème de jaunisse depuis un sacré bout de temps... ils ont remplacé ça par la pollution, ça ne donne pas bon teint.
Comment c'est rouge ?
Comme un vieux bois peint. C'est très peu rouge, à part les pétards, les couronnes pour les ouvertures de magasins, et les quelques drapeaux ça et là. Pas de petit livre rouge, pas de Mao sauf dans les échoppes à touristes. La belle casquette verte à l'étoile rouge de l'ouvrier n'est plus portée (il faut dire, porter un chapeau vert signifie être cocu selon une ancienne expression). Donc pas trop de rouge non plus, pas à Shanghaï. En fait, le truc rouge et jaune ici, c'est McDonalds.
Comment vous êtes heureux ?
Bouoh, quand on voit ce qu'on voit, pas de raison de se plaindre. En même temps... un certain nombres de choses manquent.
Comment tout ça quoi ?
Comment j'ai une pile de cartes postales à écrire, comment j'ai plein de mails auxquels répondre, comment il faut voyager, comment il faut faire tout plein de choses ? A la bourre. Toujours à la bourre.

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