pas encore çaHier fut comme prévu une rude journée. Les étapes de remise en forme peuvent commencer, avec ou sans web pour les trois semaines à venir. Quelques heures à dormir encore avant de commencer la ronde des moyens de transport.

Avant de partir, une petite réaction à propos de The coolitude of the blogosphere. Je ne crois pas qu'on en soit arrivé aujourd'hui à la plénitude de l'intégration d'internet chez les francophones. Une chose qu'a apporté le réseau est cette capacité d'accéder immédiatement à une somme monstrueuse d'information. A partir de la maîtrise d'un outil, le moteur de recherche par mot simple, une immense bibliothèque est directement accessible. Cela nous change de, respectivement : les armoires à fiches, les terminaux de recherches avec le vocabulaire des documentalistes, et enfant les bonnes vieilles interfaces VB sous Win 3.1 et leur 40 lignes à l'écran, qui vous donne 10 résultats à chercher dans les rayonnage, par référence Thésaurus et par titre (sur une recherche dans le titre et la description et pas plein texte évidemment). Mais, comparé à une bonne bibliothèque, internet est complètement biaisé. Aucun documentaliste ne gère la répartition de l'alimentation, empêche la sur-représentation d'un sujet, et met en avant les perles rares. Ce sont deux modèles différents.

La population est elle aussi différente. A partir d'origines purement anglophones, internet s'est peuplé des différentes langues du monde ayant accès aux épines dorsales, et même si Infonie est mort, la promesse d'internet complètement accessible aux seuls francophones est aujourd'hui réalisée. Le carnet en ligne est pourtant à la frange, encore situé dans le monde des adoptants précoces. Bien sûr certains tiennent leurs carnets depuis des années, avant même que la vague soit lancée, et que le RSS existe. Nous sommes pourtant en pleine phase d'engouement. Qu'attendre alors ? Que des personnes lisant quotidiennement des carnets en anglais deviennent les chantres de l'orthodoxie francophone ? Ce serait en désaccord avec une société qui ne nous promet point de salut sans la maîtrise d'une deuxième langue. En désaccord avec le besoin de reconnaissance vis à vis de nos "ainés" anglophones. Et puis certains sujets doivent être traités dans une langue internationale, le Basic de La guerre des Etoiles, l'Anglais de la Terre.

L'affolement est-il de mise devant cet effet de mode qu'est l'anglicisation du langage courant, qui n'est absolument pas propre aux carnets en ligne, mais qui se trouve surexposé sur ces derniers ? Doit-on crier à l'irresponsabilité et à l'abandon de la langue, alors que ce processus de détournement de langage et d'introduction de nouveaux mots est constant ? La vague verlant nous aura t'elle donné plus de nouveaux mots que la vague américaine ? Doit-on sauter sur tout mot importé et lui trouver une francisation bâclée décidée en haut lieu ?

Toutes ces questions sont je trouve peu importantes en fin de compte. Peu importe que le français soit détruit par l'ortograf sms-ienne, fun-isé et dans le move pour donner un petit côté hype à un flow qu'on pressent bien vibé. Peu importe tant qu'on garde la capacité de discernement entre ce qui est nouveau, et ce qui ne l'est pas, entre ce qui est nécessité (textes courts (SMS), compréhension par un public international) et ce qui n'est que mode. Quoi que je pense du déclin de la langue française dans le monde, ce qui m'alarme n'est pas ces petits travers d'une frange qu'on peut qualifier de jeune de la population, mais plutôt le jours où "les carné an lignes ils aurons la côte, parce que mème si ont fais des fautes, l'un portant c'ai de parlé francais".

Plus que 4h30 pour dormir avant de se préparer pour l'avion... misère.