Chiqué

Le point d'orgue de la fanfaronade de Noël Mamère a été atteint aujourd'hui, avec le pseudo mariage de deux homosexuels en mairie de Bègles. Reprenons quelque points de sa bafouille du jour.

En France, le mariage des homos s'inscrit dans la continuité de la démarche du PACS, initié il y a 5 ans et qui avait provoqué durant son adoption les mêmes cris d'orfraie de ceux qui aujourd'hui s'insurgent contre cette « provocation » que constituerait le mariage de Bègles.

Commençons par un point de sémantique, le mariage des homos est autorisé, et on en connaît d'illustres exemples, mais il vrai que dire "mariage de personnes de même sexe" c'est trop long. Ensuite ce pseudo mariage est une provocation, mais pas forcément pour ce qu'on croit.

Le Code civil ne dit rien au niveau de son article 144 sur le fait de marier des personnes de même sexe. Le 5 juin peut être considéré aussi comme un cas de désobéissance civile. Un maire a le droit d'interpréter les textes fondamentaux et la législation en fonction de leur adaptation à la réalité de l'évolution des mœurs et des besoins de ses administrés et non pas en fonction des traditions et des normes sociales établies depuis Napoléon.

Première des provocations : la mesquinerie. M. Mamère sait parfaitement comment lire le Code Civil, et il joue au plus bête. On va prendre l'article 162 par exemple : En ligne collatérale, le mariage est prohibé, entre le frère et la soeur légitimes ou naturels. Malheureusement il ne semble pas avoir trouvé deux frères souhaitant se marier ! Quant au maire qui aurait le droit d'interpréter les textes à sa guise, faut-il rappeler la différence entre la politique et le judiciaire ?

Peut-on encore parler de politique dans ce geste éminnement médiatique ? Car n'oublions pas que la porte de sortie honorable a déjà été prévue. En effet, le procureur de la République de Bordeaux a déjà fait savoir que le mariage serait refusé à cause de la violation de l'article 165 du Code Civil : Le mariage sera célébré publiquement devant l'officier de l'état civil de la commune où l'un des époux aura son domicile ou sa résidence à la date de la publication prévue par l'article 63, et, en cas de dispense de publication, à la date de la dispense prévue à l'article 169 ci-après. Et oui, aucun des deux prétendants au mariage n'habite ou n'a une résidence à Bègles, tout est réglé. Mais bon, ce n'est pas comme si pour un élu le respect du Code Civil était important. D'ailleurs, le Code Civil n'est pas modifiable, c'est juste un recueil de traditions du premier empire. C'est donc pour ça qu'on paye notre député de Gironde : dormir, ne pas légiférer et mentir.

Et tout ce plan de communication est fait autour (et au dépend ?) de deux hommes qui s'aiment et qui n'en demandaient sans doute pas autant.

Comments

1. On Saturday 5 June 2004, 14:53 by Laurent

L'action de Manère a eu le mérite de déclancher un débat. Par ailleurs, je connais plus d'un couple hétéro qui truande sur la domiciliation...

2. On Saturday 5 June 2004, 15:29 by Damien B

Je suis d'accord avec les deux remarques... Tout ce montage pour lancer un débat, c'est un peu malheureux.