A. a une légère crispation... il dit qu'il y a peut-être quelque chose, mais que le gouvernement souhaite que l'on oublie. L'oubli... Il me suggère que nous faisons pareil en France. Je lui répond alors avec Vichy, les collabos, la guerre d'Algérie, la guerre d'Indochine, la traite des noirs... que ne pas oublier permet de ne pas refaire les mêmes erreurs en conscience. Le discours ne passe pas. Le blocage est plus profond.
Plus tard dans la soirée, on évoque la Révolution Culturelle, les conditions de ceux qui voulaient suivre des études universitaires à l'époque, le leitmotiv maoïste comme quoi les études ne sont pas nécessaire. A. n'a pas connu la Révolution Culturelle, il n'en connaît que les conséquences, et ils peuvent en parler. Pour le 4 juin par contre, il va sans doute encore falloir quelques années pour que ça commence à sortir.
Par peur d'un plus gros impair par contre, je n'ai pas prononcé le mot en présence d'indigènes de la journée : Tiananmen.
Mise à jour :
L'anniversaire du massacre de Tiananmen, il y a seize ans, a beau avoir largement disparu de la mémoire des Chinois ordinaires, le pouvoir communiste continue de redouter cette échéance comme un moment difficile à traverser, mobilisant toutes les énergies policières et sécuritaires d'un pays qui n'en manque pas.
à lire dans Le 4 juin dans Libération.